De toute part, le rivage
De toute part, le rivage
2020-2021
Film photographique
Durée environ : 9min 37.
Montage : Florence Cardenti
Images et séquences vidéos : Florence Cardenti (vidéos numériques, photos numériques et argentiques), Gabriel Cardenti (Film super8), Archives familiales (photographies), capture internet, extraits de vidéos échographies prénatales.
Cette vidéo, fait partie d’une exploration de ma démarche artistique autour de l’héritage familiale et de la question de la transmission. L’idée de ce projet date de quelques années. Pourtant, il a fallu, la période de confinement au printemps 2020 pour accorder les images et les pensées dans une création artistique. De cette expérience, je garderai cette parenthèse où passés, présents et avenirs se mêlent, vont et viennent comme les ressacs sur un rivage.
Du montage que je réalise, émerge ma propre mythologie de la genèse. Mon histoire fortement liée à celle du bassin méditerranéen, se nourrie de la symbolique de cette mer « encerclée de terre ». Y croiser des événements biographiques me permet de regarder à la loupe certaines existences qui s’y meuvent. L’eau, substance indispensable à la vie, y est omniprésente. Les flux et reflux marins s’harmonisent avec les palpitations d’une vie Intra-utérine pour exprimer ma propre version des origines. Je ne déroge pas ici à la ligne directrice de ma démarche artistique générale où l’importance est accordée à la matérialité des choses. Les milieux aqueux sont ici des matières vivantes et fluides : eau, bains révélateurs, liquide amniotique, se teintent de couleur rouge, grouillent de cellules en micromouvements, palpitent au rythme des battements d'un cœur et de celui des sons, s’hybrident à la surface de l’écran.
Les temps s’imbriquent dans les images qui donnent à voir des expériences temporelles multiples et de nouvelles façons de considérer le passage du temps.
La Méditerranée comme métaphore d'un milieu matriciel, apparaît comme lieu d’entre-deux, qui sépare ou parfois réunis les terres et les hommes présents et passés.
Hugo Henry
“Sauter dans le grand bain, écumer les souvenirs et les amours.
Le temps défile, les amis, les enfants, les illusions et les devoirs submergent toutes existences attirées par l’autre rive. Celle que l’on pense si proche et si accessible.
Le souvenir immortalisé par l’eau et les vagues, restent fixés à l’argentique. Musée émotionnel, musée géographique, la mer, les flots, l’écumes, sont récits et désarrois.
Les grains de sable, souvenirs intangibles que les mots viennent réanimer.
Les négatifs, flashs glaçant où l’autre a encore l’image que l’on aimerait garder de lui.
L’image est une sirène, qui ne cesse d’agripper les souvenirs à nos âmes.
Parce que la mémoire nous fait défaut, mais que les tempêtes nous couvre de flux émotionnels.
De toute part, le rivage.”