L’eau est bleue car lorsque la lumière rencontre l’eau, elle subit une diffraction. Le bleu du spectre lumineux reste à la surface alors que le rouge, absorbé, se perd dans les profondeurs de l’abîme. Ce projet consiste à utiliser une vidéo montrant les embruns causés par le sillage d’un bateau sur la mer. L’avancée du bateau et le flux des formes modifient la vidéo à l’écran. C’est sur cette carte aléatoire et fluctuante, que viennent se dessiner les données de flux migratoires en Méditerranées. Ce mixte entre vidéo et art génératif (les tracés sont créés à partir du langage informatique qui interprète les datas) est complété par l’apparition de mots et de nombres qui se réfèreront aux flux migratoires de ces dernières années. Les couleurs des contours rouges renvoient toujours aux surgissements des fonds marins et à ce qu’ils ont engloutis. Cette visualisation de flux, se veut symboliques et parle d’une réalité souvent tragique, celle de tous les migrants qui tente la traversée de la Méditerranée. Toujours en veille sur les questions de représentations, je m’intéresse ici aux flux informationnels que je tente de re-matérialiser grâce aux caractéristiques physiques et symboliques de l’eau.